Picasso, le mythe et l’homme réunis

Dont acte : l’ombre du génie ne plane donc plus sur l’hôtel Salé. Le mythe fait place à l’humain. C’est d’ailleurs l’une des forces du nouvel accrochage : le déroulé du parcours s’inscrit dans un dialogue permanent entre œuvres et photos de Picasso, et toutes sortes de documents issus du prodigieux capharnaüm de ses nombreux ateliers : un bout de papier griffonné, des lettres, une boîte d’allumettes portant trace de sa main, une carte postale, etc. La première section rappelle que Picasso est le plus grand peintre de son siècle et montre le foisonnement, la diversité de son œuvre. La deuxième partie s’inscrit dans une articulation plus thématique : Picasso l’homme politique avec Guernica, le passionné de tauromachie à travers l’illustration du manuel Tauromaquia, le personnage public, héros de magazine et du film de Clouzot, Picasso intime avec de nombreux sujets abordés : le rôle des femmes dans la vie du génie, Fernande, son premier modèle, sa première sculpture, les portraits d’Olga où transparaissent « les jeux de l’amour et du noir ressentiment » et, enfin, les relations avec ses amis : Miró, Brassaï, Ernst, Laurencin, Apollinaire (par ce drôle de portrait en forme de poire), Matisse (par un émouvant papier dédicacé), ses affinités avec les maîtres du passé, certains figurant dans sa collection personnelle. Voilà le mythe et l’homme enfin réunis.