Pas de quartier, la victoire de l’un est forcément la défaite de l’autre. Chaque pays construit sur cette base sa mémoire historique collective.
Outre-Manche on célèbre Azincourt où la chevalerie française se disloque contre les pieux des archers anglais. Nous fêtons Marignan où nos boulets emportent les carrés des piquiers suisses. L’espace d’un siècle, la poudre remplace la flèche, la Renaissance efface le Moyen Âge. Entre ces deux batailles, « l’une honteuse, l’autre glorieuse », comme le montrent en détail les manuscrits de la BNF, les stratégies s’affinent, les armements se modernisent, les équipements se renouvellent. L’artillerie en particulier progresse de façon spectaculaire, la serpentine et la bombarde, très précises, détrônent le trébuchet. Ayant acquis un savoir considérable, les fondeurs sont aussi capables de couler un canon de plusieurs tonnes qu’une statue d’un raffinement extrême, comme cet Ange de Jean Barbet de 1475, exceptionnellement prêté par la Frick Collection de New York. Les armures donnent aux combattants une souplesse de mouvement jamais atteinte auparavant. Judicieusement répartis en deux salles et de manière chronologique, les nombreux objets exposés retracent les évolutions de la guerre. Entre autres pièces rares, le visiteur peut admirer et comparer entre elles les magnifiques armures de Frédéric 1er et de François 1er. Les reconstitutions en 3D avec cartes et sonorisation lui permettent de suivre et comprendre les enjeux de ces formidables rencontres de fer et de feu.
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Cent ans de fer et de feu
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Abonnez-vous dès 1 €Musée de l’armée, 129, rue de Grenelle, Paris-7e, www.musee-armee.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°686 du 1 janvier 2016, avec le titre suivant : Cent ans de fer et de feu