Janvier, l’autre mois des festivaliers

D’est en ouest, des festivals fleurissent, ne bénéficiant pas toujours d’une aura médiatique mais remplissant les salles et apportant leur lot de découvertes. Parmi eux, le festival Scènes d’Europe à Reims qui, malgré un nom de baptême quelque peu ingrat, poursuit son chemin et entame sa huitième édition. Toujours à l’écoute des rumeurs du monde – la guerre et le terrorisme avaient été choisis pour thématique en 2015 –, il porte cette année son regard sur la crise grecque et sa scène artistique. La performance (avec Louise Mariotte) trouve largement sa place à côté du théâtre, de la danse et des propositions pour le jeune public. Autre petit jeune en voie de pérennisation, le festival Pharenheit inaugure au Havre sa quatrième édition. Moins pluridisciplinaire (et prospectif) que son homologue rémois, il égrène des noms bien connus de la danse française tels Alban Richard, Maguy Marin, Emmanuelle Vo-Dinh ou David Wampach. à l’affiche : des reprises en grande majorité, quelques créations fraîchement datées de 2015 (dont le (Elle)Retient de Olga de Soto) et un bal  dit « cosmo » en conclusion festive. Au nord, à Armentières, le festival Vivat la danse nous tisse un joli programme autour de la trame du sacré. Nous y retrouvons Lascaux de Gaëlle Bourges et plusieurs pièces de l’excellente Latifa Laâbissi dont sa dernière création, Pourvu qu’on ait l’ivresse, cosignée avec la plasticienne Nadia Lauro (également en mars au Théâtre des Amandiers à Nanterre). De retour à Paris nous attend, comme à son habitude, le festival Suresnes cités danse (pour les fans de hip-hop) et le discret mais tenace Faits d’hiver, qui résiste au fil des ans à la morosité budgétaire. Des formes expérimentales (le projet de Perrine Valli, Vincent Thomasset et (LA) HORDE sur le handicap), du bon et du moins bon… À l’heure où les politiques prônent la diversité culturelle contre le radicalisme, il ne reste plus qu’à se servir.