Maillol devant l’objectif

Le rapport d’Aristide Maillol (1861-1944) au médium et aux photographes a été plus réservé. « Maillol détestait en général les prises de vue de ses bronzes à cause des reflets qui les défiguraient », précise Olivier Lorquin, président du Musée Maillol de Banyuls-sur-Mer, auteur en ces lieux d’une exposition qui revient sur les images produites sur l’artiste, ses sculptures et leur environnement. C’est une série de photographies réalisée tout dernièrement par Frank Horvat à partir d’une sélection de nus en terre cuite ou de plâtre patiné qui est à l’origine de son propos. Objet du livre Maillol/Horvat coédité en juin 2015 par Gallimard et la Galerie Dina Vierny, cette interprétation de quelques-unes des pièces les plus célèbres colle au regard du modeleur « amoureux des formes » et à l’intériorité silencieuse de chaque nu ou corps vêtu de femme. Certains ramènent à Dina Vierny, la mère d’Olivier Lorquin, le dernier modèle et muse du sculpteur catalan. Aucune archive familiale n’émaille cependant le parcours centré uniquement sur la lecture de l’œuvre menée par d’autres photographes (Brassaï, Doisneau, Gaston Karquel, Walter Drayer entre autres) et des proches tels le galeriste Louis Carré, le mécène Harry Kessler ou l’historien de l’art John Rewald, qui a réalisé nombre de photographies sur l’artiste entre 1938 et 1941 tant à Marly-le-Roi qu’à Banyuls.