Éros et Thanatos - Bourg-en-Bresse

Tout l’été, c’est sous le signe d’Éros et de Thanatos, désir et mort, que le monastère, construit par Marguerite d’Autriche pour son défunt amour Philibert le Beau, sera placé avec une cinquantaine d’œuvres d’art contemporain disposées dans les espaces d’exposition. Les deux magnifiques tombeaux en marbre du couple sont d’ailleurs mis en valeur dans l’église par des miroirs amovibles conçus par Joël Paubel. Et ce n’est que le début d’une exposition accumulant œuvres iconiques et belles découvertes : The Welcoming Hands de Louise Bourgeois sont bouleversantes, deux mains qui serrent une troisième dans un élan d’humanité. C’est également des mains que l’on retrouve dans la série de photographies d’Alex Van Gelder, celles de Louise Bourgeois elle-même photographiées dans les derniers mois avant sa mort. Touchantes, ces œuvres sont presque des natures mortes, figeant les outils de travail d’une des plus grandes artistes du XXIe siècle. On redécouvre Marina Abramovic dans Rest Energy, où un équilibre fragile est instauré entre elle et son compagnon Ulay, séparés seulement par une flèche tendue qui vise le cœur de l’artiste. L’exposition, qui fait partie de la programmation « Résonance » de la Biennale d’art contemporain de Lyon, met également en avant de jeunes artistes prometteurs comme Julie Legrand, avec ses gisants constitués de fils de toutes les couleurs, formant un paysage mouvant, ou Piet.sO avec sa balançoire gothique, hommage à L’Escarpolette de Fragonard. Une belle occasion de redécouvrir ce splendide monument sous un jour nouveau.