« Il fallait voir Kinshasa à cette époque. Les rues étaient allumées toute la nuit, des musiciens dans tous les bars, tout le monde assis sur des caisses de Skol ou de Primus. Une période de pleine agitation musicale, artistique », se souvient le peintre congolais Chéri Samba pour décrire les folles nuits kinoises et l’effervescence créatrice qui régnait à la fin des années 1970 dans la capitale de l’ancien Zaïre.
Mais si tout le monde – ou presque ! – connaît les grandes toiles colorées et le message ouvertement politique de cet artiste extravagant aux accents warholiens, qui a déjà entendu parler d’Albert et Antoinette Lubaki, de Mwenze Kibwanga ou de Pilipili Mulongoy ? Or, c’est tout le mérite de l’exposition de la Fondation Cartier que de présenter, aux côtés de cette immense star de la peinture congolaise, d’autres artistes dont la verve créatrice est tout aussi jubilatoire. Des pionniers des années 1920 révélés au public occidental par l’administrateur belge Georges Thiry aux membres du « Hangar » dont les toiles hallucinées et faussement naïves ont été amoureusement collectionnées par le marchand d’art primitif Pierre Loos, en passant par les « peintres populaires » influencés par les enseignes publicitaires, il a soufflé sur la scène de Kinshasa un vent de liberté et d’audace proprement réjouissant. Concocté par André Magnin et bercé par des accents de rumba congolaise, ce parcours à rebrousse-poil offre ainsi de véritables coups de cœur. Seul bémol, on eût aimé une muséographie un brin pédagogique permettant au visiteur de se repérer davantage au sein de cette foisonnante nébuleuse artistique.
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La fièvre monte à Kinshasa !
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Abonnez-vous dès 1 €Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261, boulevard Raspail, fondation.cartier.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°682 du 1 septembre 2015, avec le titre suivant : La fièvre monte à Kinshasa !