Après un tour du monde, de Pékin à Alicante, l’exposition qui réunit les chefs-d’œuvre de la collection d’art grec et romain du British Museum est de retour chez elle.
« Il nous semblait important de montrer à nos visiteurs les œuvres sous un autre angle que celui proposé dans la galerie permanente du musée. Nous avons choisi le thème du corps dans la sculpture grecque, car c’est un sujet universel, accessible. C’est aussi une manière de mener l’art vers le public, de comprendre l’humanité inscrite dans ses œuvres créées par la première grande démocratie », explique Ian Jenkins, commissaire de l’exposition et conservateur du musée. Sujet universel, certes, mais surtout très consensuel. Le propos reste corseté dans une vision classique digne de l’époque romantique, de la culture occidentale, rivée à l’Antiquité. Il s’achève avec Michel-Ange, l’autre grand artiste de la Renaissance, qui admira en son temps le Torso des jardins du Vatican. Pour compenser la faiblesse du parcours, le British Museum offre en revanche une sélection époustouflante de ses chefs-d’œuvre. Dès la première salle, les trois grands sculpteurs sont réunis : Phidias, Myron et Polyclète. Non loin, le sublime bronze d’un athlète grandeur nature découvert en 1999 dans l’Adriatique a été prêté par la Croatie. Le ton est donné. Le corps devient seulement un prétexte à dévoiler l’érotisme d’Aphrodite à son bain, sculptée dans le marbre d’une copie romaine et coulée dans un bronze grec, célébrer le héros Hercule sur la collection de vases à figures noires et renouveler le regard sur quelques marbres du Parthénon, hors de leur contexte architectural. Pourtant, la petite réunion de sculptures peintes telles que les Grecs les voyaient en réalité, issues de la Glyptothèque de Munich, ouvrait une perspective sur une autre idée de la beauté sculptée en Grèce, vite refermée.
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Beautés trop classiques
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Abonnez-vous dès 1 €British Museum, Great Russell Street, Londres, www.britishmuseum.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°680 du 1 juin 2015, avec le titre suivant : Beautés trop classiques