« Collectionnite » à la mode angevine

Il revint certes, mais les yeux écarquillés devant les merveilles du monde et les malles remplies de trésors « exotiques » : momies égyptiennes, céramiques grecques, miniatures indiennes, estampes japonaises… Qu’il soit officier de marine, archéologue en herbe, diplomate, écrivain, peintre ou sculpteur, le voyageur de la fin du XIXe siècle est un homme éminemment curieux qui souhaite frotter son œil à des formes nouvelles et élargir à 180 degrés son horizon mental et géographique. Mieux ! Il se pique de constituer son musée idéal, et de le mettre à la disposition du regard d’autrui. Soucieux de rendre hommage à ces amoureux des antipodes dont les donations ont enrichi de façon considérable ses collections, le Musée des beaux-arts d’Angers a conçu une « exposition-promenade » à travers ces univers en réduction qui reflètent les aspirations et les goûts de leurs auteurs. Des vases et verreries antiques de l’industriel Julien Bessonneau aux miniatures mogholes du sculpteur David d’Angers, en passant par l’extraordinaire ensemble de bijoux, d’amulettes et de talismans constitué par Lionel Bonnemère, une figure majeure de l’ethnologie locale, c’est toute une radioscopie du collectionnisme de l’époque que l’on devine en filigrane. Entre quête d’ailleurs et soif d’érudition…