Impossible de l’ignorer, a fortiori en cette année du bicentenaire de Waterloo, Napoléon s’est aliéné pléthore d’ennemis… jusqu’au pape Pie VII qu’il osa même retenir en captivité.
Une première dans l’histoire du Saint-Siège. Le château de Fontainebleau, sa geôle dorée entre 1812 et 1814, analyse les relations tumultueuses entre « la fille aînée de l’Église » et la papauté depuis les campagnes italiennes de Bonaparte à la chute de l’Empereur. Si le conflit entre le pouvoir civil et spirituel n’est pas un phénomène nouveau, il prend au lendemain de la Révolution une tournure aiguë dans laquelle les arts jouent un rôle majeur. Saisies révolutionnaires, commandes, cadeaux et œuvres de propagande ponctuent cet affrontement. La sélection donne la mesure de cette mobilisation de tous les arts : peinture, sculpture, gravure et arts décoratifs. Elle éclaire aussi des épisodes oubliés comme le concours lancé pour glorifier le Concordat. Ce dernier donna lieu à des propositions surprenantes dont l’Allégorie de François montrant un étonnant Napoléon divinisé. Avant d’accéder à la salle de Belle Cheminée, transformée en passionnant théâtre de cette guerre d’images, on ne saurait trop recommander au visiteur un crochet par l’appartement du Pape. Le cadre de vie de Pie VII, remeublé sous le second Empire, a été réaménagé pour l’événement avec les meubles mis à la disposition de l’hôte. Les belles pièces en acajou de Jacob-Desmalter et Marcion ont ainsi temporairement regagné leurs pénates.
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Napoléon et le pape, une guerre d’images
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Abonnez-vous dès 1 €château de Fontainebleau, Fontainebleau (77), www.chateaudefontainebleau.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°680 du 1 juin 2015, avec le titre suivant : Napoléon et le pape, une guerre d’images