L’œuvre papier de Cognée

Le livre est introduit par une discussion riche entre Henry-Claude Cousseau, qui a découvert l’artiste en 1981 alors qu’il était conservateur aux Sables-d’Olonnes, Guy Tosatto, actuel directeur du Musée de Grenoble, et Olivier Weil, collectionneur. Ces trois admirateurs de Cognée décryptent les séries de dessins préparant le regard du lecteur aux œuvres qu’il s’apprête à voir. Classées par ordre chronologique, ces séries permettent de balayer toute la création graphique de Cognée qu’il réalise depuis toujours à côté de ses peintures plus connues du grand public. Ces dessins ne constituent en rien des ébauches préparatoires mais bien un travail mené en parallèle qui dévoile une autre facette de l’artiste.

Il emploie toutes les techniques, aussi bien le fusain que l’aquarelle, l’acrylique, le charbon mais également tous les supports, papier japon, photographique, Canson. Répartis en quatre thèmes (les origines, le retour au réel, l’imaginaire et la mise en danger de l’image), les dessins présentés en pleine page révèlent tous leurs détails. On traverse les paysages urbains, quelques « dessins de vitesse » qui placent le spectateur devant la vitre d’un train, les têtes mais aussi les vanités dans lesquelles resurgissent les thèmes de la mort, du silence et de la mélancolie. Le geste de Philippe Cognée est libéré, les zones en réserve importantes laissant parfois le motif en marge de la feuille. L’impression du livre fait honneur aux différentes techniques employées et on ne se lasse pas d’étudier ces dessins magnifiques.