Aujourd’hui riche de 60 000 œuvres et internationalement reconnue comme l’institution de référence dans ce domaine, la Collection de l’Art brut de Lausanne ne cesse de s’enrichir de nouveaux travaux d’artistes vivants où décédés depuis peu.
Entrés dans les collections en 2012, deux auteurs belges, Éric Derkenne (1960-2014) et Pascal Tassini (né en 1955), électrisent chacun une grande salle du musée par des œuvres totalement dissemblables, mais toutes puissamment empreintes d’absolue nécessité, comme des planches auxquelles se raccrocher pour ne pas totalement sombrer. Tous deux sont trisomiques et tous deux ont su, accueillis dans des institutions, inventer et matérialiser des œuvres déconcertantes, formidablement humaines. Pascal Tassini a érigé une improbable cabane au sein de l’atelier du Créahm, à Liège, où il passe quatre journées par semaine. Triturant, assemblant, ficelant, nouant des tissus récupérés où il le peut, Tassini met à jour une réalité où l’imaginaire du mariage occupe une place essentielle. Coiffes nuptiales et improbables costumes de mariage ne cessent de se transformer au gré de sa fantaisie illimitée, dans une sidérante liberté !
Tout autre est l’imaginaire d’Éric Derkenne. Avec une rigueur de moine cistercien, il a recouvert d’innombrables feuilles de papier, concentré à faire émerger avec d’infinies et subtiles variations une empreinte corporelle homonymique où yeux, bouches, visages, sexes… surgissent en toutes mystérieuses prégnances. Derkenne laisse une œuvre cryptique essentiellement réalisée avec son outil de prédilection, le stylo Bic. Un ailleurs y est discernable, comme une présence primordiale.
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Tassini et Derkenne, deux mondes
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Abonnez-vous dès 1 €Collection de l’Art brut, avenue des Bergières 11, Lausanne (Suisse), www.artbrut.ch
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°679 du 1 mai 2015, avec le titre suivant : Tassini et Derkenne, deux mondes