S’il est un fil conducteur dans la vie et dans l’œuvre du peintre allemand Jörg Immendorff (1945-2007), c’est bien la remise en question permanente de l’ordre établi
Les combats politiques et culturels ont toujours été au cœur de sa démarche. En 1968, Immendorff crée le mouvement d’agit-prop Lidl, organise des happenings, adhère un temps à l’idéologie maoïste. Ses interventions sont alors qualifiées de néo-dadaïstes. Comme peintre, il est associé aux néo-expressionnistes allemands appelés Die Neuen Wilden (les Nouveaux Fauves). Il crée en 1976 avec A.R. Penck l’Alliance d’action RFA-RDA. En 1978, il entame la célèbre série Café Deutschland. Cet amour de la contestation ne désertera jamais un homme pour lequel l’art doit d’abord être une riposte constante à la bêtise et à l’aliénation. La Fondation Maeght, en collaboration avec le grand marchand d’art allemand Michael Werner, retrace ce cheminement en présentant un parcours particulièrement vif d’une cinquantaine de peintures des années 1970 à 2007 et d’une quinzaine de sculptures. L‘artiste aime la provocation. Il n’hésite pas à mettre en scène avec sensualité l’ambiguïté de ses personnages, à peindre dans un mélange détonnant de fiction et de naturalisme les théâtres du désir, les déchaînements de la folie humaine. L’exposition consacre un espace important à la dernière période de l’artiste. Atteint par la maladie de Charcot, paralysé, il ne peut plus peindre lui-même. Il se fait alors aider par son épouse et ses assistants qu’il guide tel un marionnettiste. Sur ces dernières toiles aux fonds clairs, des formes plus sombres souvent anthropomorphes émergent dans un troublant théâtre d’ombres.
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Le chemin de Jörg Immendorff
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Abonnez-vous dès 1 €Fondation Maeght, 623, chemin des Gardettes, Saint-Paul-de-Vence (06), www.fondation-maeght.com
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°679 du 1 mai 2015, avec le titre suivant : Le chemin de Jörg Immendorff