Pari étrangement intéressant : deux artistes on ne peut plus dissemblables, pour ne pas dire opposés, sont invités à présenter leur travail en résonance avec une figure tutélaire de la peinture de la fin du XIXe siècle, Vincent Van Gogh. La confrontation est rude.
L’un, Yan Pei-Ming (né en 1960 à Shanghai, il vit et travaille à Dijon), est absolument peintre. Il manie la brosse et la peinture à l’huile avec dextérité, faisant émerger sur la toile des présences aussi variées que des portraits de papes ou de Van Gogh, des paysages (Chemin de croix, 2014), des natures mortes, des animaux, des embarcations dangereusement surchargées de corps. Une nouveauté, l’artiste, connu pour son habileté à manier les noirs et les blancs, ose ici parfois la couleur tout en reconnaissant être plus un “valoriste” qu’un coloriste. Le second protagoniste de cet « hommage » à Van Gogh, Bertrand Lavier (né en 1949), se veut résolument conceptuel. Son emprunt à Van Gogh est simple, immuable. Depuis trente-cinq ans, Lavier recouvre de larges couches de peinture des objets de toutes natures et de toutes dimensions. Ces touches épaisses, à la couleur exacte de la surface qui les reçoit, l’artiste les nomme « touches Van Gogh ». Avec quelques idées, parfois beaucoup d’humour, Lavier joue à « faire semblant de ne pas être un vrai peintre ». Il est peintre, puisqu’il met de la peinture partout ! Un appareil photo, un piano noir, des images de peintures agrandies tirées de bandes dessinées de Walt Disney, chacune de ces choses recouverte de « touches Van Gogh » accède ainsi au statut d’ « œuvre d’art ». Ne pas oublier d’aller sur la terrasse de la fondation afin d’y découvrir une saisissante vue sur la vieille ville d’Arles.
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L’écho de Van Gogh
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Abonnez-vous dès 1 €Fondation Vincent Van Gogh, 35 ter, rue du Docteur-Fanton, Arles (13), www.fondation-vincentvangogh-arles.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°677 du 1 mars 2015, avec le titre suivant : L’écho de Van Gogh