D’habitude, ils sont présentés dans une petite salle au troisième étage, éclipsés par les éclats de l’orfèvrerie européenne et des arts du feu. Le temps d’une exposition, les grès allemands de la Renaissance ont été déployés et mis en valeur par une scénographie simple et didactique.
Prisés en Angleterre et le long du Rhin, foyer de leur production, ils n’ont jamais concurrencé en France les céramiques du Beauvaisie et du Puisaye. Pourtant, ils ont été collectionnés dans l’Hexagone et on compte aujourd’hui quatre-vingts pièces conservées au Musée national de la Renaissance, à découvrir pour la première fois depuis quarante-cinq ans. Entre le XVIe et le début du XVIIIe siècle, trois ateliers rhénans se partagent un marché considérable, car ces productions populaires, utiles et peu coûteuses, séduisent autant les tavernes que les tables des notables, sur lesquelles ils sont rehaussés d’or, d’argent et de pierres précieuses. Les motifs appliqués sont inspirés par les gravures d’artistes contemporains, par la politique ou quelque leçon de morale, sur l’excès de boisson par exemple. Chaque ville-atelier développe ses spécificités. À Siegburg, les hautes canettes en grès blanc présentent un décor en panneaux, occupés par des personnages comme les Vertus. À Raeren, à proximité d’Aix-la-Chapelle, le grès gris prend des nuances azur très brillantes. À la fin du XVIIe siècle, les artisans de ces deux villes migrent à Westerwald. La glaçure brillante se teinte là-bas de reflets violets obtenus par ajout d’oxyde de manganèse. Cette région est toujours un grand centre de production de céramique ancienne et contemporaine, au point d’être appelée « pays des cuiseurs de cruches ».
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Les grès rhénans
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Abonnez-vous dès 1 €Château d’Écouen-Musée national de la Renaissance, rue Jean-Bullant, Écouen (95), www.musee-renaissance.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°677 du 1 mars 2015, avec le titre suivant : Les grès rhénans