Les découvertes de Circulation(s)

Avec, au programme, la création cette année d’un parcours enfant conçu à partir des travaux des quarante photographes sélectionnés, et en marraine de cette édition, Nathalie Herschdorfer, directrice du Musée des beaux-arts de Locle en Suisse. Si cette dernière interroge l’héritage laissé par la photographie de rue au travers des travaux récents, la sélection opérée par l’équipe de Fétart, association organisatrice de Circulation(s), n’obéit quant à elle qu’aux coups de cœur de ses membres, comme celui pour ce distributeur automatique d’ancêtres photographiques d’Audrey Laurans aux denrées réfrigérées remplacées par des photographies de famille anonymes. Si le grave, le poétique ou l’humour alternent comme d’habitude, la réinterprétation du réel domine toutefois. Les mises en scène de voyages rêvés mais jamais réalisés de Lonneke Van Der Palen ou celles des autoportraits de Dita Pepe aux côtés d’hommes mariés ou de familles s’amusent de leurs désirs, à l’instar des photographies-montages de Dionisio Gonzales de projets de grands architectes non réalisés pour Venise. De leur côté, les investigations de David Fathi sur les anecdotes peu connues des programmes d’essais nucléaires depuis 1945 ou les portraits d’Aldo Soligno d’Ougandais menacés dans leur pays par la loi anti-gays s’affranchissent des codes du reportage, tandis que la poétique des paysages de Juliette-Andrea Élie imprimés sur papier calque embossé de dessin reflètent cette appétence à transcender la réalité et le médium.