Trames de vies !

Loin des clichés, l’exposition conçue par Olivier Saillard pour la Cité de l’histoire de l’immigration peut se lire comme un vibrant plaidoyer pour ces hommes et ces femmes qui, venus des quatre coins du monde, ont su hisser Paris au rang de capitale mondiale de la mode. Du Britannique Charles Frederick Worth (qui impose, le premier, son propre nom en griffe à l’intérieur de ses robes) à l’Espagnol Mariano Fortuny (dont les plissés sensuels seront portés par les plus grandes actrices françaises) en passant par Sonia Delaunay et ses expérimentations textiles, les plus belles pages de la haute couture seront écrites par des créateurs venus d’Angleterre, d’Europe centrale, de Russie ou des rives de la Méditerranée. Télescopant les époques et les styles, tissant des affinités entre les couturiers d’hier et ceux d’aujourd’hui (depuis la fin des années 1970, les Japonais, puis les Belges ont modifié à jamais notre perception du corps et du vêtement), l’exposition brasse avec jubilation documents d’époque et créations mythiques. Si l’Afrique subsaharienne est désespérément absente, on se consolera en admirant les coupes sublimes du plus tunisien des couturiers parisiens : le maestro Azzedine Alaïa.