Aux visiteurs attentifs, il n’aura pas échappé que l’art de l’entre-deux-guerres fait un retour en force qui se manifeste depuis quelques années par des expositions salutaires exhumant l’œuvre d’artistes oubliés.
C’est aujourd’hui le tour d’Amédée de La Patellière (1890-1932), présenté cet été à Bergues et à Roubaix et actuellement à Nantes, la ville de son enfance. Signalons qu’une étape supplémentaire à Beauvais, quatrième musée partenaire, est prévue pour les retardataires au printemps 2015. Le déplacement en vaut-il la peine ? Assurément oui. Pour cette rétrospective, plus de deux cents tableaux et dessins ont pu être rassemblés, montrant ainsi l’unité de style et la diversité des sujets appréhendés. Quel que soit le genre, portraits, natures mortes, nus, tableaux mythologiques ou fantastiques, la matière est toujours vigoureuse, la palette brune et les tonalités sombres, rappelant la peinture contemporaine d’un Dunoyer de Segonzac. Cette constante s’exprime avec la plus grande sensibilité dans les tableaux de paysans, thème de prédilection de La Patellière à partir des années 1920. Son Repos dans le cellier (1927) est la parfaite illustration de sa tentative de prolonger l’harmonie entre l’homme, les animaux et la nature, mise à mal par la Grande Guerre et l’industrialisation galopante. Il y parvient en puisant aux sources du réalisme, des frères Le Nain à Courbet. Une synthèse des maîtres anciens qualifiée de « Retour à l’ordre » pour désigner cet art en rupture avec l’académisme et les avant-gardes.
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De La Patellière, de l’ombre à la lumière
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Abonnez-vous dès 1 €Musée des beaux-arts, chapelle de l’Oratoire, place de l’Oratoire, Nantes (44), www.museedesbeauxarts.nantes.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°675 du 1 janvier 2015, avec le titre suivant : De La Patellière, de l’ombre à la lumière