La photographe Valérie Belin dont le travail est visible plutôt régulièrement dans l’Hexagone, n’était pas revenue à Montréal depuis 2000, année où elle avait exposé chez Vox, un centre d’art notoire de la métropole québécoise.
La DHC, fondation privée bien nantie qui offre au public montréalais des expositions le plus souvent monographiques du gratin de l’art contemporain international – les Chapman, Marc Quinn ou encore Thomas Demand y ont été invités –, lui déroule le tapis rouge. Ses photographies se voient offrir les trois étages de son bâtiment amiral et l’espace d’exposition de son Centre Phi. Rassemblant une cinquantaine d’images parmi ses toutes dernières séries, mais aussi en remontant jusqu’aux Moteurs de 2002, Cheryl Sim, la commissaire, fait la démonstration du talent d’arrangeuse de réalités de Belin. Depuis les présences monumentales en noir et blanc isolées sur fonds unis de paquets de chips, de masques ou de mannequins jusqu’aux compositions les plus récentes, totalement brouillées d’éléments superposés et filtrés, Valérie Belin a parfaitement métabolisé les infinies possibilités de l’outil numérique. Et sans jamais que ses interventions n’apparaissent comme des démonstrations informatiques. Se construit alors au fil des étages, une identité reconnaissable entre mille, par sa froideur précisionniste trompeuse. Au Centre Phi, la salle est « habitée » de ses Still Life (2014), des « photos capables de duperies » qu’il faut sonder, démêler, tant les éléments foisonnent et s’entrechoquent derrière une apparente synthèse. Les « tensions de surface » qu’invoque le titre de cette exposition phare ne laissent ainsi aucun repos au visiteur, sans cesse tiraillé entre le statut de cobaye et celui d’enquêteur.
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Belin, retour à Montréal
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Abonnez-vous dès 1 €DHC Art, 451 & 465, rue Saint-Jean, Montréal (Canada), dhc-art.org
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°674 du 1 décembre 2014, avec le titre suivant : Belin, retour à Montréal