Après « Le paysage à Rome au XVIIe siècle », l’École des beaux-arts se penche sur un autre aspect de sa collection de paysages dessinés, celui des Pays-Bas du Siècle d’or.
À cette époque, l’engouement pour la nature y est aussi fort que dans la péninsule, les artistes néerlandais se révélant même des explorateurs plus téméraires que leurs homologues sudistes. Rien n’échappe à leur crayon, villes et campagnes, rivières et canaux, paysans et citadins, restitués avec plus ou moins de fidélité. L’un des mérites de cette exposition est de décrypter les enjeux artistiques et commerciaux qui entourent le dessin de paysage hollandais, qu’il soit de la main d’amateurs ou de professionnels. Une distinction s’opère entre les dessins achevés, tel le Paysage avec figures de Nicolaes Berchem et les feuilles esquissées comme l’Entrée de village de Jacob Esselens, la seconde faisant preuve d’une économie de moyens adaptée à l’observation directe de la nature. Cette dernière exprime le sentiment de nature mieux que l’environnement dans ses moindres détails, cette alternative étant aussi appréciée des collectionneurs du temps. La quarantaine de dessins exposés révèle une autre subtilité située entre « ressemblance » et « effets de ressemblance ». À première vue, les Patineurs et traîneaux d’Hendrick Avercamp semblent réalistes. Or, tout est ici savamment composé, du cadrage au nombre de figures, afin de créer l’illusion de la réalité. Le but était de saisir le lieu et la scène qui apporteraient le pittoresque sans lequel on ne pouvait alors réussir un beau paysage.
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Plus vrai que nature
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Abonnez-vous dès 1 €Beaux-Arts de Paris - Ensba, 14, rue Bonaparte, Paris-6e, www.beauxartsparis.fr
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°674 du 1 décembre 2014, avec le titre suivant : Plus vrai que nature