Thomas Blanchet (1614-1689)

L’Amour nourri par l’Espérance

Par Bertrand Dumas · L'ŒIL

Le 10 octobre 2014 - 385 mots

Le Musée de Valence fête sa réouverture avec une nouvelle acquisition, un tableau romain de Thomas Blanchet qui vient compléter le point fort de sa collection : la peinture de paysage et de ruines inspirée de l’Antiquité. par Bertrand Dumas

Allégorie
Identifié à tort comme une Charité romaine lors de son apparition sur le marché de l’art en 1987, le tableau représente l’Amour nourri par l’Espérance. Un duo incarné au premier plan par Cupidon, reconnaissable à ses ailes rouges et son carquois en bandoulière, et une jeune femme, drapée à l’antique, nommée par ses attributs, une ancre et une pierre quadrangulaire. Près d’eux se tient le génie des arts associé aux symboles de la poésie (lyre), de la peinture (palette), de la sculpture (compas) et de l’architecture (équerre). Les putti qui l’accompagnent seraient la Volupté, désignée par la torche allumée, et la Fécondité, par le lapin. À ces amours terrestres répondent les amours célestes incarnées par les génies de la Fidélité qui tient une clé et de la Félicité qui brandit une boule de feu.

Ruines
À l’arrière-plan, le Colisée, emblème de la Ville éternelle, est immédiatement identifiable. Joint à d’autres ruines ou motifs antiquisants comme l’obélisque, sa présence sert de décor à la peinture d’histoire telle que Nicolas Poussin l’avait élaborée.

Blanchet
Après une formation parisienne dans l’atelier du sculpteur Jacques Sarrazin, puis du peintre Simon Vouet, Thomas Blanchet, de retour de Rome, s’installe à Lyon en 1655. Dès son arrivée, il obtient la commande prestigieuse du décor de l’hôtel de ville qu’il termine en 1672 avant d’entreprendre, de 1674 à 1684, celui de l’abbaye des Dames de Saint-Pierre, actuel Musée des beaux-arts. Cette mainmise sur les grands chantiers locaux lui vaut la charge de Premier peintre de la ville obtenue en 1675.

1647
Tableau peint à Rome où l’artiste s’est documenté de 1647 à 1653, années pendant lesquelles il multiplia ce type de caprices architecturaux. Ils sont à rapprocher de ceux de Jean Lemaire (1598-1659) qui contribua à populariser
le genre.

80 000 €
Un montant réuni par l’État et la région Rhône-Alpes à hauteur de 26 500 € via le Fonds régional d’acquisitions des musées (Fram), le reste ayant été apporté
par la ville de Valence. Second achat effectué auprès de la galerie Michel Descours, à Lyon, après celui de L’Embarcadère méditerranéen d’Hubert Robert, en 2013.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°673 du 1 novembre 2014, avec le titre suivant : L’Amour nourri par l’Espérance

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