Guy de Malherbe - Artiste tellurique

L’expérience du paysage, pour lui, c’est se rendre sur place, sur les rivages de la côte normande ou du côté de Dieppe et ses falaises crayeuses, pour peindre sur le motif. « Revisiter la méthode des peintres de paysage, précise l’artiste, c’est aussi en découvrir l’aspect conceptuel. Recadrer pour tenter cette traduction d’un monde en trois dimensions vers un objet en deux dimensions. » Les cimaises de son atelier parisien offrent au visiteur une étonnante mosaïque : des petits carrés de paysage voisinent avec de grands formats qui foisonnent de roches anthropomorphiques surplombées par un rideau d’horizontales noires. En fait, le travail de cet artiste se fait en deux temps : les petits paysages peints sur place servent de matrice pour élaborer de grandes plages abstraites-figuratives où se déploie son écriture picturale. Citant aussi bien des classiques comme Courbet et Corot que des contemporains, tels Pincemin et Barceló, Guy de Malherbe réalise un art érudit qui n’oublie pas d’être personnel ; sa touche vibrante dit la liberté du geste créateur et de célébrer la sensualité du vivant : ses rochers sont organiques. Afin de donner plus d’amplitude à son aventure picturale, l’artiste a acquis le château de Poncé-sur-le-Loir, merveille Renaissance du sud-Sarthe, pour organiser des expos collectives, dont « Frontalité » à partir du 22 juin, avec Kirkeby, Bioulès, Aillaud, Buraglio… de sa galerie Vieille du Temple. On a hâte !