L’envolée de l’Art brut

Œuvre phare de la vente du 10 avril 2014 à l’Espace Tajan, à Paris, estimée entre 50 000 et 80 000 euros, elle pourrait en effet provoquer la surprise. Une toile plus petite (92,5 x 73 cm) du même artiste, vendue chez Artcurial 41 432 euros en 2009, n’a-t-elle pas été adjugée par Cornette de Saint Cyr en mars 2013 à 62 917 euros ? Après une année 2013 qui a vu les circuits culturels officiels, des musées aux foires internationales en passant par la Biennale de Venise, reconnaître à des créations hors normes le statut d’œuvres d’art à part entière, nous sommes à une période charnière du marché de l’Art brut.

Attirés par un effet de mode, de nouveaux amateurs se manifestent. Cet engouement pour des formes de création hors du commun a au moins un résultat positif : depuis que l’on a conscience qu’elles ont une valeur marchande, une plus grande attention est aujourd’hui portée au recensement et à la conservation de ces manifestations non académiques de la créativité. Des œuvres choisies avec exigence comme un Autoportrait multiple de Scottie Wilson (1888-1972) à 2 500/ 3 000 euros, un tableau de Gaston Chaissac (1910-1964) à 40 000 euros et deux papiers à 5 000 et 18 000 euros, un Adolf Wölfli (1864-1930) à 20 000/30 000 euros, deux Malcolm McKesson (1909-1999) à 800 et 1 200 euros et de nombreuses œuvres autour de 300/500 euros dont un dessin de Michel Nedjar (né en 1947), parmi de nombreuses autres créations que l’on peut aujourd’hui qualifier de « muséales », vont-elles déchaîner l’appétit de nouveaux collectionneurs ? Réponse le 10 avril.