ARLES
Les Rencontres sont à la photographie dans le monde ce que Cannes est au cinéma. Le projet de leur futur directeur est donc crucial.
Les Rencontres d’Arles 2015 n’auront pas le même visage que celles de 2014, dernière édition que finalisent actuellement son directeur démissionnaire François Hébel et son président Jean-Noël Jeanneney, qui passera la main à son tour fin septembre.
Qui des candidats Julien Frydman, François Cheval, Sam Stourdzé, Anne Mondenard, Christine Ollier ou des binômes Béatrice Andrieux/Chantal Pontbriand, Fannie Escoulen/Florence Maille et Jean-François Chougnet/Bernard Latarjet sera retenu pour diriger le vaisseau amiral de la photographie mondiale ? La réponse devrait être connue vers le 15 avril. À elle ou à lui de dessiner ensuite le futur d’un festival marqué par treize années de direction Hébel, tant par le développement
des activités (les expositions ont triplé, le scolaire s’est inséré) que par la fronde qu’il a menée, avec Jeanneney, contre le rachat par Maja Hoffmann, fondatrice de la Fondation Luma, du Parc des ateliers, territoire en friche que les Rencontres avaient investi il y a dix ans.
Ce n’est pas la première fois que le changement de direction marque une étape importante dans l’histoire du festival, ni qu’on s’interroge sur son avenir et son positionnement.
À la différence des précédentes reconfigurations de sa direction se pose toutefois aujourd’hui la question de sa mission, en particulier au niveau de sa programmation davantage construite en fonction des partenariats signés que d’une réelle ligne éditoriale, en dépit d’un budget
de 6 millions d’euros financé à 40 % par l’État et les collectivités territoriales, 40 % par la billetterie et autres prestations fournies et 20 % par le mécénat assuré par SFR, Olympus, Maja Hoffmann et BMW. Car la quantité ne fait pasnécessairement la qualité.
Un territoire à prendre en compte
Par ailleurs, si les Rencontres d’Arles sont pour la photographie ce qu’est Cannes au cinéma, le festival mondial de la photographie demeure peu fréquenté par
les Arlésiens et les habitants de la région. Leur succès auprès des professionnels de la photographie durant la semaine d’ouverture, comme leur chiffre record de fréquentation
en 2013 (annoncée à 100 000 visiteurs pour trois mois d’ouverture), ne s’est pas accompagné d’une diversification des publics. La faute à un prix du billet jugé par beaucoup prohibitif et rédhibitoire ? Certainement, bien que cette tarification constitue 40 % des revenus du festival.
Surtout, les Rencontres s’inscrivent plus que jamais dans un territoire en profonde mutation où l’offre culturelle, tant à Arles (Musées Réattu et de l’Arles antique, Fondations Luma et Van Gogh…) que dans la région qui bénéficie des effets de Marseille-Provence 2013,
se diversifie, se consolide. La question de disposer ou non d’espaces d’expositions à l’année, récurrente depuis trente ans, devra donc aussi être tranchée.
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Le tournant décisif des Rencontres d’Arles
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°667 du 1 avril 2014, avec le titre suivant : Le tournant décisif des Rencontres d’Arles