Présentée dans le très moderne et avant-gardiste Rautenstrauch-Joest-Museum de Cologne, une exposition bouscule les clivages de l’ethnologie et de l’art contemporain à travers une sélection de quelque deux cent cinquante tapas d’une rare beauté.
Fabriquées à partir d’écorces de banian ou de mûrier, ces étoffes sont l’une des expressions les plus originales et les plus symboliques du monde océanien. Scandant les moments les plus importants de l’existence (initiation, ornementation du corps, mais aussi mariage, deuil…), ces morceaux de mémoire et d’identité échangés d’île en île assurent parallèlement la cohésion du groupe, en scellent la destinée. Il faut donc se précipiter dans cette exposition qui présente ces « pellicules de rêve », très rarement sorties des réserves muséales en raison de leur fragilité. Des masques rituels Elema de Papouasie-Nouvelle-Guinée aux cloisons de maisons des îles Fidji, en passant par les longs tapis rouges des îles Tonga exhibés lors des cérémonies de couronnement, le tapa se prête à tous les usages, toutes les métamorphoses…
Mais, loin d’être un matériau du passé (l’exposition montre cependant des exemplaires très anciens ayant appartenu au navigateur britannique John Cook !), le tapa ne cesse de stimuler l’inspiration des créateurs contemporains, dont John Pule, un artiste ayant émigré en Nouvelle-
Zélande avec sa famille en 1964 et qui présente désormais son travail dans les plus grandes biennales internationales. Loin du cliché primitif accolé à ces populations !
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Le tapa dans tous ses états !
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Abonnez-vous dès 1 €Rautenstrauch-Joest-Museum, Cäcilienstrasse 29-33, Cologne (Allemagne).
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°664 du 1 janvier 2014, avec le titre suivant : Le tapa dans tous ses états !
