Myriam Mihindou - Le feu sous la cendre

Photo, dessin, vidéo et sculpture sont les médiums qu’elle utilise pour tenter de traduire cette question de l’être qui la taraude au plus profond d’elle-même. Née à Libreville, au Gabon, en 1964, Mihindou développe une œuvre d’une implacable présence, dont le corps est le vecteur de toutes sortes de ressentis chargés de la mémoire vive d’une culture qui s’appuie sur des codes, des tabous, des peurs, des croyances, des rituels… D’« Africa Remix », au Centre Pompidou en 2005, aux « Maîtres du désordre », au Musée du quai Branly en 2012, Myriam Mihindou a participé à de nombreuses expositions ici et là à travers le monde, ayant longtemps partagé sa vie entre la Réunion, l’Égypte et le Maroc. Une extrême discrétion doublée d’une sensibilité à fleur de peau la tient à distance du brouhaha du monde de l’art. Elle n’en occupe pas moins une place singulièrement forte, et chacune de ses prestations est une invitation au regardeur à une forme de vis-à-vis existentiel qui ne manque jamais de le bouleverser. Il y a chez Myriam Mihindou quelque chose d’une interrogation fondamentale qui touche à la vie comme à la mort, un peu à la façon d’Ana Mendieta.