Bernard Blistène - Le patron

Ne pas lâcher prise, c’est d’ailleurs sa façon très particulière de serrer la main, gardant la vôtre dans la sienne un long moment en vous regardant droit dans les yeux. Né en 1955, fils du réalisateur Marcel Blistène, cet ancien élève de l’École du Louvre, brillant et curieux, rêvait de devenir le directeur du MNAM. C’est fait. Entré en 1983 comme conservateur au MNAM, il y défend des artistes aussi divers que Boltanski, Garouste, Tremlett ou Twombly. En 1990, devenu directeur des Musées de Marseille, il y crée un Musée d’art contemporain et y organise quelques expositions mémorables, telle « Peinture-Cinéma-Peinture ».

De retour au Centre Pompidou, en 1996, il devient le directeur adjoint du musée, mais, en 2000, il voit ses espoirs déçus : Alfred Pacquement s’assied dans le fauteuil directorial. Blistène rejoint alors la Délégation aux arts plastiques à la tête de l’Inspection, mais revient à Beaubourg, à la demande du président du Centre Pompidou, pour prendre la direction du développement culturel. Pacquement sur le départ, sa succession fait tout au long de l’année l’objet d’un vrai vaudeville. Bernard Blistène savait-il que son heure allait sonner ? Il se fait discret, observe la scène sans dire mot. Quand la situation tombe dans l’impasse, son nom s’impose comme un recours. De l’art de ne pas lâcher prise.