L’Orient des peintres lyonnais

Au début du XVIIIe siècle déjà, Montesquieu introduit la mode de l’orientalisme avec ses Lettres persanes. L’orientalisme est lié au mouvement romantique que son chef de file Eugène Delacroix honore de sa présence dans la première salle du musée. À sa suite, les artistes lyonnais fascinés par cet « ailleurs » feront le voyage dans les pays méditerranéens via le Rhône et l’antique route de la soie.

Les peintres développent des thèmes nouveaux. Dans ces lieux « propices à l’excitation des sens », Félix-Auguste Clément, Louis Appian, Joannès Drevet et Jean Puy représentent un Orient fantasmé avec ses scènes de harem, ses bains turcs et ses oasis. Jules Migonney et Jean Seignemartin (parti pour l’Algérie en 1874) préfèrent, quant à eux, un Orient plus réaliste. Au siècle suivant, sous l’influence du naturalisme et de la photographie, ces thèmes tomberont en désuétude au profit d’une peinture plus ethnographique.  À regarder de près ces œuvres présentées dans l’Espace Grenette, une évidence s’impose : tous ces artistes ont eu la même volonté de transcrire la lumière si sensuelle et généreuse de la Méditerranée. Ainsi des œuvres de Ziem et des petits formats luministes de Louis Bouquet qui irradient l’exposition.