Galerie

Antiquaire

Adriano Ribolzi, le caractère et le flair

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 20 août 2013 - 367 mots

« Il était évident, à l’époque, d’aller à Paris. Mais, que voulez-vous, j’ai une tête de cochon ! » Voilà comment Adriano Ribolzi explique sa décision de s’installer à Monaco dans les années 1970.

Venu de Lugano où l’antiquaire tenait la galerie héritée de ses parents, il est descendu seul, un dimanche, à l’Hôtel de Paris, « pour voir ». Ce fut vite vu : celui qui s’était vu décerner en 1971 une « couronne de lauriers pour [son] remarquable agencement » à la Biennale de Florence par le critique d’art du Monde rachète le fonds d’une ancienne galerie pour y implanter sa succursale, avant de fermer l’adresse de Lugano. « J’avais envie d’inventer mon chemin. » Question de caractère. De flair aussi, puisque Sotheby’s ouvre en 1975 face à sa devanture. Il change ensuite de rue, mais ne quitte pas la principauté : « J’aime trop Monaco ; j’ai le plus grand respect pour ses institutions », dit Ribolzi.

S’il dit avoir « peu profité du potentiel monégasque », cette stratégie lui vaut la reconnaissance des collectionneurs et de ses pairs. Pendant dix-huit ans, dont dix dans le board, il « fait Maastricht », en parlant de la Tefaf. Chaque fois, il dessine son stand. Sa fierté. Sa signature. Et ce qui a fait le « goût Ribolzi ». Un goût qui ne s’arrête pas au mobilier français puisqu’il est la cheville ouvrière de la redécouverte de la peinture de Diato. S’il refuse de voir son nom associé à cette aventure, il se refuse plus encore à collectionner l’artiste. « Ce serait malhonnête. » Son plaisir, il le puise donc ailleurs : « Je remercie le bon Dieu qui m’a donné l’occasion de réveiller un grand peintre endormi. » Et nous avec lui.

Biographie

Naissance à Lugano, en Suisse.

1955 Diplômé de l’École des arts appliqués de Zurich.

1974 Installation de la Galerie Adriano Ribolzi à Monaco.

1993 Il rejoint l’organisation de la Tefaf de Maastricht pendant dix ans.

2009 À l’occasion des trente-cinq ans d’existence de la galerie, il ouvre une section art moderne et présente Picasso, Miró, Calder…

2013 Participe à la redécouverte de Diato, auquel un livre est consacré aux éditions Norma

www.adrianoribolzi.com

Thématiques

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°660 du 1 septembre 2013, avec le titre suivant : Adriano Ribolzi, le caractère et le flair

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