Le match des Lartigue

Ni le format ni la pagination, sensiblement équivalents, ne peuvent départager ces deux ouvrages. Tout juste peut-on noter un format proche de l’album de photographies et une couverture plus élégants chez Actes Sud, légère avance que le prix du livre, vingt euros moins chez Hazan, rattrape malheureusement.
C’est par le contenu qu’il faut donc tenter de départager ces deux ouvrages. Publié à l’occasion d’une exposition au Brésil à laquelle il sert de catalogue, D’air et d’eau voit son contenu monographique bien plus large que Chic, le sport !, consacré aux seules photos de sport du maître. Ce dernier sujet est-il pour autant réducteur ? Pas vraiment, si l’on en croit Martine d’Astier qui, en préface du catalogue Hazan, écrit : « Quand il saisit un cliché, Lartigue est dans le geste, dans l’action, il suit l’élan du champion de tennis, saute avec lui, il est LUI. » Les images du maître étant tournées vers l’action et le sport pratiqués par la bourgeoisie oisive de la première partie du XXe siècle, ce choix serait donc plutôt pertinent…
Du côté des auteurs, Hazan joue la sécurité en réunissant Martine d’Astier (directrice de la Donation Lartigue) et Michel Frizot, historien de la photographie émérite (ainsi que Shelley Rice). Mais Actes Sud affiche tout de même une belle équipe composée de la romancière Anne-Marie Garat et d’un historien du sport, Thierry Terret, dont les textes renouvellent le regard porté sur Lartigue. Reste la balle de match : les illustrations. Plus nombreuses chez Hazan (250 ill. contre 170 ill.), Actes Sud et Hermès ont fait le choix de la reproduction en trichromie, plus fine, plus riche en nuances, plus belle. Jeu, set et… .