Né le 2 avril 1891à Brühl, une petite ville près de Cologne, Max Ernst est en 1922 à Paris. « Dadaïste révolté », il rejoint le groupe fondé par Tristan Tzara et Hugo Ball, axé autour d’une seule idée : être à contre-courant, faire sauter les cadres communs, dépasser les frontières du réel.
C’est un homme mince, de belle apparence, signale un journal de l’époque. Ce qu’il aime, c’est bousculer l’ordre, inventer des formules inédites, provoquer. Initiateur d’un monde neuf, il est pris avec ses amis surréalistes dans un tourbillon au sein duquel ils sentent « s’échapper les existants ». Estimant qu’« un peintre est perdu s’il se trouve lui-même », il se lance dans l’exploration de l’au-delà des choses visibles et de l’occulte. Alliant le monumental à la miniature, s’essayant à toutes les techniques, multipliant ses sources d’inspiration, Max Ernst produit une œuvre immense et éclectique, à la mesure de sa volonté lucide et égarée. Samuel Beckett salua en lui « le fauteur de ce grand non-bâtisseur ».
Avec leurs couleurs extraites des coulisses de la terre, habillant des reliefs cosmiques tour à tour pétrifiés et ondulants, ses tableaux mêlent un décor végétal et minéral dans lequel se font écho La Horde et L’Ange du foyer. Ailes ouvertes, alter ego de l’artiste, Loplop règne sur ses chimères. Avec cent soixante-dix œuvres présentées, cette rétrospective met en relief la diversité et l’ampleur de la créativité de l’auteur du célèbre portrait d’Euclide et souligne son actualité.
Fondation Beyeler, Baselstrasse 101, Riehen/Bâle (Suisse), www.fondationbeyeler.ch
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Max Ernst bâtisseur de chimères
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°659 du 1 juillet 2013, avec le titre suivant : Max Ernst bâtisseur de chimères