Des miracles plein les chapelles

L’idée n’est pas de transformer ces chapelles – pour la plupart des XVe et XVIe siècles – en galeries d’exposition, mais de permettre à chaque artiste de proposer ou de réaliser sur place une œuvre en résonance avec un environnement singulier et une architecture religieuse de taille réduite. Émilie Ovaere-Corthay et Karim Ghaddab, codirecteurs artistiques, conçoivent cette année une programmation éclectique où vidéos, installations, sculptures et peintures prennent vie dans des espaces qui n’ont pas été pensés pour abriter la création contemporaine. Et le miracle se produit, cela fonctionne bien, parfois même très bien.
Enchâssée dans l’énorme rocher qui la surplombe, la chapelle semi-troglodyte de Saint-Gildas à Bieuzy accueille dans sa pénombre une installation réalisée en verre soufflé, silicone et composants électroniques : Poisson des abysses (2001). Aux limites incertaines de la lumière et de l’obscurité, Yves Chaudouët (né en 1959) évoque l’univers improbable et mystérieux des abîmes sous-marins. Le parcours réserve d’autres belles surprises, telles les silhouettes humaines surmontées de cages de Saverio Lucariello (né en 1958), la vidéo-animation de Mounir Fatmi (né en 1970) ou les très rigoureuses compositions géométriques de Daniel Tostivint (né en 1946). Quatre circuits automobile d’une demi-journée chacun ou des vélos en location sont proposés au point d’accueil à Pluméliau.