Après leur exposition, l’an passé, au Centre Pompidou-Metz, Ronan et Erwan Bouroullec, respectivement 42 et 37 ans, s’installent pour la première fois dans un musée parisien.
Non que les institutions de la capitale leur fermaient jusqu’alors la porte, au contraire, mais les deux designers vedettes français, après l’indétrônable Philippe Starck, n’étaient, semble-t-il, pas encore prêts. Ils le sont aujourd’hui au point d’investir la fameuse grande nef du Musée des arts décoratifs et ses deux bas-côtés, soit pas moins de 1 000 m2 où sont déployées quelque quinze années de création tous azimuts, de la pièce expérimentale ou en série limitée jusqu’à l’objet produit en masse.
Dans le bas-côté donnant sur le jardin du Carrousel, on découvre, notamment, une collection de trois cents dessins au trait virtuose, ainsi qu’une série de meubles de bureau, dont une belle nouveauté en liège, Cork Table, pour l’éditeur suisse Vitra. Le visiteur peut les tester à l’envi – ce qu’il ne doit surtout pas hésiter à faire ! –, afin de se rendre compte in vivo du confort ou pas de ces créations. À l’inverse, dans le bas-côté de la rue de Rivoli, les Bouroullec ont mis en scène une multitude de leurs objets sous forme de six installations façon Period Rooms contemporaines et intimistes, mais intouchables. En regard, de grandes photographies accompagnent les produits et montrent, par exemple, des processus de fabrication.
C’est dans la grande nef que Ronan et Erwan Bouroullec frappent un grand coup avec une scénographie à la fois monumentale – sous une voûte de textile de 12 mètres de haut – et toute en subtilité, usant notamment de divers modules qu’ils ont dessinés pour « découper » de manière magistrale l’espace. Si la présentation messine s’intitulait « Bivouac », l’exposition parisienne, elle, est baptisée « Momentané ». On comprend bien que les deux frères ne sont que « de passage » dans l’institution. Il sera toujours temps d’être… « muséifiés » !
Musée des arts décoratifs, 107, rue de Rivoli, Paris-1er, www.lesartsdeco.fr
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Les Bouroullec
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°659 du 1 juillet 2013, avec le titre suivant : Les Bouroullec