Hantaï, enfin !

Douze artistes y participent, de Degottex à Wols en passant par Francis, Pollock, Reigl et Tobey notamment. Simon Hantaï (1922-2008) y est. Exemplaire, sa peinture l’est en effet, comme le montre la magistrale exposition rétrospective du Centre Pompidou. Hantaï, enfin !
Parce qu’il s’était retiré du monde de l’art dans les dernières années de sa vie, les occasions étaient extrêmement rares de le voir. Au grand dam de tous ceux qui savaient combien son œuvre avait été déterminante et portait toujours en elle quelque chose d’une possibilité de la peinture. Originaire de Hongrie, installé en France en 1948, Hantaï connaît tout d’abord une période surréaliste faite de figures et de personnages-animaux surprenants, puis il s’essaie au collage, au grattage et au pochoir pour développer finalement une peinture où le geste et l’écriture prédominent.
Dans les années 1960, il utilise « le pliage comme méthode », préfigurant les préoccupations des artistes de Supports-Surfaces, froissant et nouant la toile, travaillant à l’aveugle pour laisser apparaître la réserve. Il réalise ainsi toute une production sérielle – les « Mariales », les « Catamurons », les « Meuns », les « Tabulas »… – privilégiant les tons monochromes et jouant de formes brutes, compactes, flottantes, puis de compositions en forme de grilles. Autant de procédures visant une réflexion ontologique de l’acte de peindre.