Erik Samakh - lutin des bois

Les sculptures de Rodin, encerclées de voix surgissant des ifs, semblent soudain prendre vie. L’auteur du forfait : Erik Samakh. « C’est un clin d’œil à Rodin, qui travaillait entouré de femmes : comme lui, je joue avec une matière vivante », s’amuse l’artiste qui se définit avec humour et poésie comme l’un de ces « chasseurs-cueilleurs » rapportant des histoires à ceux qui sont restés au village.
Stetson sur la tête, bottes aux pieds, ce pêcheur de truites et guetteur de lézards en a en tout cas l’allure. Dès son plus jeune âge, à Cergy-Pontoise, ce fils écartelé entre un père juif et une mère chrétienne fut surtout un enfant des bois, où il passait ses journées. Par ses œuvres, depuis plus de vingt-cinq ans, ce passionné des nouvelles technologies nous entraîne dans ses traques, où les sens doivent capter la plus infime variation sonore ou lumineuse. Son grillon électronique se tait dès qu’on pénètre dans la pièce où il se trouve. Ses flûtes, suspendues dans les arbres, émettent des sons lorsque les frappe un rayon de soleil. Le temps, face à ses pièces impalpables, presque invisibles, s’allonge. Les sens endormis retrouvent leur acuité. Et nous voici pris dans ses filets, ramenés brusquement en terre d’enfance.