Si Piasa, FauveParis et Tajan ont organisé en avril des ventes de design, ces vacations ont peu à voir entre elles.
PARIS - Traditionnellement, les ventes de design fleurissent au printemps à Paris. Si les ventes annuelles de Sotheby’s, Christie’s et Artcurial ont lieu autour du 20 mai (lire brève ci-contre), trois vacations étaient récemment axées sur le design italien et le design scandinave. Ces trois ventes ont donné des résultats inégaux, eu égard à la nature très différente de leur contenu. « Il n’y a pas un marché qui prend le pas sur l’autre. Ce sont simplement des univers différents », commentait sobrement Frédéric Chambre, vice-président de Piasa.
Le 15 avril, Piasa organisait donc une vente de design italien, totalisant 2,2 millions d’euros ([1], estimation : 1 à 1,30 M€) grâce à l’homogénéité de sa sélection. La vacation comprenait notamment 72 œuvres du céramiste Marcello Fantoni, rares sur le marché, dont 80 % des lots ont trouvé preneur. Le reste du catalogue comportait de nombreuses pièces d’édition ancienne, telle une bibliothèque d’Ignazio Gardella, partie à 79 900 euros (est. 30 000 à 50 000 €). « Nous nous attachons à la première édition, du vivant du designer », a expliqué Frédéric Chambre.
La vente de FauveParis, qui se tenait le 16 avril, dispersait la collection d’Alessandro Pron. Le fondateur de la Galerie Italienne (Paris) avait un goût prononcé pour les créateurs italiens. Le travail, notable, de la maison de ventes n’a pas rencontré le succès escompté, et ce, malgré l’adjudication d’une table de Bugatti à 100 000 euros (est. 80 000 à 120 000 €) et des verreries qui se sont bien vendues. Le regard très intellectuel d’Alessandro Pron a peut-être joué. Puis, trois lots étaient présentés sur désignation (2) ce qui est toujours pénalisant : un lustre (1902) de Mazzucotelli, un meuble (1928) de Biseo (est. 30 000 à 40 000 €), et une mosaïque (1932) de Vittorio Zecchin (est. 120 000 à 150 000 €). Seul le lustre a trouvé preneur, après la vente, pour 10 000 euros. Enfin, Alessandro Pron défendait des artistes « d’avant-garde », alors que « c’est un marché qui reste à faire », a expliqué Marc Mineray, expert de la vente. « Il avait un goût immodéré pour les pièces de musée, très pointues, dont les prix n’ont aucun rapport avec la rareté et la qualité. En tant qu’expert, il va me falloir du temps avant de revoir de tels objets. » L’absence de surprise – la collection Pron n’était pas inconnue du public et certaines pièces étaient déjà passées en vente – a sans doute aussi desservi la vente.
Enfin, le 23 avril, Tajan présentait sa première vente exclusivement consacrée au design scandinave, qui s’est déroulée « gentiment », selon Jean-Jacques Wattel, expert de l’OVV, totalisant 600 000 euros (est. 1,1 à 1,50 M€). « Il y avait de jolies pièces mais plutôt pour des particuliers cherchant à se meubler, il n’y avait pas de pièces de collection, rares et recherchées. » De plus, Tajan n’a pas de notoriété en matière de design scandinave.
(1) Les résultats sont indiqués frais compris, les estimations, hors frais acheteur.
(2) Exposés actuellement au Musée d’Orsay pour « Dolce vita ? », ils partent ensuite à Rome, les mobilisant pendant plusieurs mois.
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Abonnez-vous dès 1 €Piasa, design italien, le 15 avril
Estimation : 1 à 1,3 M€
Résultat : 2,2 M€
FauveParis, coll. pron, le 16 avril
Estimation : 0,5 M€
Résultat : 0,2 M€
Tajan, design scandinave, le 23 avril
Estimation : 1,1 à 1,5 M€
Résultat : 0,6 M€
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°435 du 8 mai 2015, avec le titre suivant : Un secteur à plusieurs vitesses