PARIS
Ne trouvant pas grand chose à redire sur la gestion, la Cour des comptes relève l’absence de synergies internes et externes de la Cité.
PARIS - « Je me réjouis tout d’abord que la Cour n’ait, sauf éléments très ciblés, pas relevé de manquements particuliers dans l’activité, la gestion et les comptes de la Cité », écrit la ministre de la Culture Fleur Pellerin dans sa réponse au rapport de la Cour des comptes rendu public le 16 avril sur les exercices 2004-2013 de la Cité de l’architecture et du patrimoine (CAPA) à Paris. Il est assez rare que les Sages de la rue Cambon ne trouvent pas à redire sur les comptes d’un établissement culturel pour ne pas le noter. Une fois n’est pas coutume donc, la Cour des comptes a surtout procédé à un historique précis des aléas et des atermoiements durant la période de création et les premières années d’activités de la CAPA, depuis sa création en Établissement public industriel et commercial (EPIC) en 2004.
La création de l’EPIC, à la faveur d’un cavalier législatif inséré à la dernière minute dans une loi sur les bibliothèques, est le fruit d’une longue hésitation sur sa structure : EPIC ou EPA, la décision ressemble fort au résultat d’un jeu de pile ou face gouvernemental pour un projet complexe.
Une réorganisation nécessaire
Il s’agissait de fusionner le Musée des monuments français, l’École d’architecture de Chaillot et l’Institut français de l’architecture (IFA) afin de promouvoir la culture architecturale contemporaine. Trois structures qui n’ont pas réussi à trouver une synergie collective, tant l’organigramme de départ laissait des frontières trop imperméables dans la Cité. Sur ce point, la Cité, contactée par le Journal des Arts, indique qu’une « réorganisation qui a été proposée aux autorités de tutelle en 2014 a été menée dans le cadre d’une démarche associant largement les personnels » : « une nouvelle organisation, plus transversale », autour du « passage (…) à une organisation par missions (collections, création architecturale, développement culturel, ressources documentaires, formation) ». Dans sa réponse à la Cour, le président actuel de la Cité Guy Amsellem indique également que « le musée engage d’ailleurs en 2015 la réflexion en vue de l’écriture de son projet scientifique et culturel (PSC) » : près de onze ans après sa création, il était temps. Parmi les dix-neuf recommandations du rapport, beaucoup ont trait au désenclavement de la Cité située au cœur de Chaillot, dans le 16e arrondissement de Paris. Désenclaver la Cité de l’intérieur, mais à l’extérieur également : pour la Cour, il s’agit de « mieux définir les missions respectives en matière de patrimoine et d’architecture entre la CAPA, le MNAM et le Musée d’Orsay et encourager des concertations plus actives pour limiter toute concurrence inutile entre ces institutions », et de « renforcer la coopération de l’École de Chaillot avec les écoles nationales d’architecture ».
Un autre grand axe de réflexion pointé par la Cour est le parcours du visiteur : la visite est jugée « à la fois surencombrée, peu informative en premier regard, voire absconse sur sa démonstration d’ensemble ». « Le travail est en cours, c’est un constat partagé en interne et par le comité de visiteurs (mis en place en 2014, ndlr). Nous avons décidé de travailler l’ensemble de la signalétique dès le hall d’entrée », souligne la Cité.
Autant de postes de travail et de réflexions que la Cité va devoir mener dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint.
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La Cité de l’architecture trop isolée
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°434 du 24 avril 2015, avec le titre suivant : La Cité de l’architecture trop isolée