PAD

Le design sauve la mise

Par Marie Potard · Le Journal des Arts

Le 8 avril 2015 - 808 mots

Lors de la dernière édition du PAD Paris, les transactions se sont surtout déroulées en début de salon. Le design s’en sort mieux que les spécialités traditionnelles .

PARIS - Le PAD Paris a fermé ses portes le 29 mars sur une impression incertaine quant au niveau des transactions, les opinions divergeant selon les spécialités. Pour l’art moderne et les arts plus classiques, par exemple, « ce n’était pas formidable », soulignait un exposant. Sur ce salon – très bien organisé par ailleurs –, les ventes ont globalement eu lieu à l’ouverture, le reste de la semaine étant plutôt mou. En effet, contrairement aux éditions passées, les marchands ont cédé des pièces dès la « soirée HSBC », le mardi, puisque cette année, fait nouveau, ils pouvaient acheter jusqu’à dix invitations (à 250 euros pièce selon nos sources) afin de convier leurs meilleurs clients. « Ceci a permis de répartir la “bonne clientèle” entre les deux soirées. Nos clients se sont sentis privilégiés et se sont mis la pression pour acheter », notait un marchand.

Sous la tente du jardin des Tuileries, on trouvait de belles pièces et, de-ci de-là, des objets qui n’avaient rien à y faire. Français et Européens avaient répondu présent, mais les Américains ne s’étaient pas déplacés en nombre. « Les attentats en Europe empêchent les Américains de venir », commentait Alain Marcelpoil (Paris), qui exposait pour la première fois des réalisations d’André Sornay des années 1950 (contre les années 1930 lors des éditions précédentes), des pièces de commande en laque verte, toutes vendues, dont une enfilade munie d’une lampe potence (autour de 50 000 euros). « C’est mon meilleur PAD ! », indiquait Pascal Cuisinier (Paris), qui a cédé une table de basse de René-Jean Caillette, un luminaire vert d’Alain Richard, un lampadaire M400 de Roger Tallon et un fauteuil de Mathieu Matégot.

« Ambiance positive »
Jacques Lacoste (Paris), qui consacrait tout son stand à Jean Royère, a reçu le prix du plus beau stand. Il montrait une applique Ondulation (200 000 euros), en adéquation parfaite avec des boiseries ondulées (toujours à saisir). « L’ambiance était positive, comme si les grosses craintes étaient passées. Nous avons revu beaucoup de collectionneurs français et européens que nous n’avions pas vus depuis longtemps. » Matthias Jousse (Jousse Entreprise, Paris), qui avoue avoir mieux travaillé que l’an passé, et ce même si « le salon manque de clients étrangers », présentait un Fauteuil Crapaud, de François-Xavier Lalanne, en résine verte (autour de 130 000 euros), en négociation, et deux fauteuils Élysée de Pierre Paulin, emportés dès le premier jour.

James (Saint-Ouen) présentait comme à son habitude des pièces de designers brésiliens, tels Joaquim Tenreiro et Jorge Zalszupin. Si la chaise tripode version cinq bois (320 000 euros) du premier intéressait fortement un collectionneur, il a vendu un fauteuil tubulaire noir ainsi qu’un banc du second. Alexandre Guillemain (Paris) a cédé ses pièces importantes, comme un lampadaire (1947) de Max Ingrand (environ 35 000 euros) et une commode de Gio Ponti (50 000 euros).

Beaucoup de design contemporain
Oscar Graf (Paris) se réjouissait d’avoir vendu ses deux meubles phares dès le vernissage, soit une paire de fauteuils de Gustav Stickley et une étagère de Christopher Dresser. Franck Laigneau (Paris) s’est délesté de plusieurs pièces, dont un bureau de forme cristalline, de Felix Kayser.
Du côté du design contemporain, auquel le salon faisait la part belle, Maria Wettergren (Paris) a vendu dès le vernissage 2 des 8 éditions de sa plus belle pièce, une console en noyer massif, Growth table, de forme organique, de Mathias Bengtsson (prix demandé 80 000 euros). Agnès Perpitch (la Galerie d’en face, Paris), nouvelle venue, une des rares à exposer de la photographie, présentait un stand autour des notions de gravité et lévitation et cédait une série photographique de Sabine Pigalle à une fondation italienne et un siège Fourmi de Philippe Nacson. La galerie BSL (Paris) voyait partir des tabourets, bancs, tables basses en porcelaine de différentes couleurs (1 800 à 4 800 euros) issus de sa série en édition limitée « Light Weight » ; tandis que Torri (Paris) vendait la première édition de sa collection de 6 lampes par Fabien Cappello, en verre et tôle perforée (3 000 à 4 000 euros).
En art moderne, « mon sentiment sur le salon est positif mais pas euphorique, car avec [la tenue simultanée de] toutes les manifestations, la concurrence est réelle, même si elle est saine. Nos clients ont dû faire des choix. L’un d’entre eux était tenté par une de nos œuvres, mais il nous a confié avoir acheté déjà deux tableaux à Art Paris », analysait Vincent Amiaux (Galerie des Modernes, Paris), qui a cependant vendu un dessin de Matisse et une gouache de Calder, Composition au papillon (autour de 100 000 euros).

PAD PARIS

Nombre de visiteurs en 2015 : 40 000

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°433 du 10 avril 2015, avec le titre suivant : Le design sauve la mise

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