Confiance

Malgré un gain de 2 points, ce taux reste très loin des 83 % de confiance pour les hôpitaux, les 82 % pour les PME ou les 66 % de confiance pour le maire de sa commune. Certes la question est imprécise, de quels médias parle-t-on ? De la presse, des blogs, des émissions de divertissement à la télévision ? Certes la course à l’audience pousse les médias à donner à leurs lecteurs ou spectateurs des informations racoleuses ou sensationnelles.

Cela doit nous interpeller, nous journalistes. D’abord cela relativise l’importance des médias dont on pense très souvent qu’ils façonnent l’opinion. Un citoyen fait aussi son appréciation des institutions par l’expérience directe. Mais surtout cette faible confiance nous oblige à mieux exercer notre métier et commencer par balayer devant notre porte. Les journalistes sont traversés par les mêmes réseaux que ceux de la société. Combien d’informations sacrifient un bout de partialité au nom de l’amitié ou de l’intérêt. Des louanges pour une exposition parce qu’on est ami avec le commissaire ou l’artiste, ou parce que l’éditeur produit un hors-série, des indignations d’autant plus faciles que la cible est impuissante, un retour d’ascenseur publicitaire, ces petits péchés véniels existeront toujours parce que les journalistes sont aussi des êtres d’affect et que les médias sont des entreprises commerciales. Mais on peut au moins balancer les critiques, mesurer les propos, vérifier les informations, être transparent sur les liens que l’on entretient éventuellement avec l’objet de l’article. De la rigueur en somme. C’est la feuille de route du Journal des Arts.