Hans Op de Beeck a installé dans le château ses « Personnages » dans un décor savamment composé.
CHAMARANDE - Cet hiver, Hans Op de Beeck (né en 1969) s’empare du château de Chamarande (Essonne) comme d’un décor pour y installer ses « Personnages ». On connaissait les installations de cet artiste belge pluridisciplinaire qui recomposent, dans des ambiances crépusculaires et mystérieuses, des lieux de passage dépourvus de toute présence humaine. Cette fois, c’est par une troublante mise en scène de figures humaines dans un décor existant – celui du château – qu’il parvient à plonger le visiteur dans une délicieuse atmosphère d’irréalité. Au total, cinq installations sculpturales en plâtre gris sont disséminées dans les pièces du château. Chacune se déploie autour d’une figure sculptée à l’échelle un et posée sur un socle rappelant les conventions de la représentation académique du nu.
Moulés sur des corps réels, ces « Personnages » (hommes et femmes), simplement vêtus d’un jeans, torse nu, n’en restent pas moins ancrés dans notre présent. En position allongée ou couchée, les yeux fermés, absorbés en eux-mêmes, ils s’offrent au regard du visiteur transformé ainsi en voyeur. Tout autour, dans un désordre étudié, sculptés dans le même matériau, des éléments issus de notre quotidien (un téléphone portable, un briquet ou une plante verte) se mêlent à des choses plus intemporelles comme des grappes de raisin, une carafe ou un livre ouvert, évoquant des natures mortes traditionnelles.
De salle en salle, on pense aux habitants de Pompéi figés pour l’éternité. Chaque installation apparaît comme un monde dont le cours aurait été brutalement interrompu et recouvert par une fine couche de cendres. Hans Op de Beeck ne renonce pas pour autant à une certaine sensualité. Y participent la demi-nudité des personnages et l’aspect velouté du plâtre gris, mais également un travail subtil sur la lumière grâce à l’utilisation de projecteurs de cinéma. L’éclairage naturel provenant des fenêtres en devient presque irréel. Comme dans un tableau de Vermeer, les personnages baignent dans une lumière qui les irradie. Une sorte de rêve éveillé où le temps semble arrêté.
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Chamarande éternel
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Abonnez-vous dès 1 €Jusqu’au 29 mars, Domaine départemental de Chamarande, 38, rue du Commandant-Arnoux, 91730 Chamarande, tél. 01 60 82 52 01, le mercredi, jeudi et vendredi 14h-17h, le samedi et dimanche 13h-17h, entrée libre, chamarande.essonne.fr
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°427 du 16 janvier 2015, avec le titre suivant : Chamarande éternel