Les gouvernements de droite et de gauche mènent depuis 50 ans une politique culturelle délibérément tournée vers l’offre comme en atteste notamment les surproductions dans certains domaines. Une politique de la demande serait maintenant bienvenue.
Alors que la politique économique actuelle fait l’objet d’un débat enflammé qui bouscule les clivages habituels – faut-il favoriser l’offre ou plutôt la demande ? – personne ne relève que la politique culturelle est, elle, massivement et depuis longtemps tournée vers l’offre. Que ce soit dans les arts plastiques, les musées ou le spectacle vivant, l’argent public et les dispositifs intra-professionnels (le CNC par exemple soutient le cinéma) favorisent la production des expositions, des films, des livres, ainsi que la multiplication des lieux de diffusion (musées, centres d’art, scènes nationales..), au point que l’on assiste à une véritable inflation.
Cette abondance est naturellement formidable même si toutes les œuvres ne se valent pas et que la majorité d’entre elles ont très peu de public. Mais c’est précisément là que se situe le problème. En ne stimulant pas assez la demande, les pouvoirs publics (État et collectivités locales) condamnent nombre de films, d’expositions, de pièces de théâtre à ne rencontrer qu’un faible public. Cependant, les solutions ne sont pas aussi simples qu’en économie où le levier essentiel est l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages.
Un temps célébrée, la gratuité d’entrée dans les musées est aujourd’hui remise en question, la « Carte musique » de l’ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a été un échec tandis qu’une politique efficace d’éducation artistique et culturelle a du mal à se mettre en place. Même dans le marché de l’art envisagé comme un moyen d’aider la création en incitant les collectionneurs à acheter de l’art contemporain, on ne compte plus les rapports commandés par l’éxcutif qui ne débouchent sur rien.
Car stimuler les pratiques culturelles dépasse largement le champ culturel, c’est toute l’organisation de la société qui est mobilisée : éducation, urbanisme, mentalités… En dépit de la complexité du sujet, il serait utile que des chercheurs s’en emparent et proposent des idées pour une politique de la demande.
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La culture privilégie l’offre à la demande
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Abonnez-vous dès 1 €Le ministère de la Culture et de la Communication - © Photo Mbzt - 2012 - Licence CC BY-SA 3.0
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°425 du 12 décembre 2014, avec le titre suivant : La culture privilégie l’offre à la demande