L’éclat palissant de la Biennale des antiquaires qui vient de fermer ses portes ne serait-il que celui d’un astre mort depuis des années-lumière et dont la lueur nous parvient encore en raison de la distance ? Les faits sont cruels. En vingt ans, le nombre d’exposants a été divisé par trois, tandis que Tefaf de Maastricht en compte trois fois plus et est devenue sans conteste la plus grande foire d’antiquaires au monde. Les galeries étrangères étaie²nt quasiment absentes de cette édition, remplacées par des joailliers contemporains, tandis que de plus en plus de marchands parisiens boudaient la manifestation. Certes, le salon bénéficie encore d’une aura élitiste et les antiquaires présents affirment avoir bien vendu, ce qui est totalement invérifiable. Mais pour combien de temps encore ? Le premier responsable de ce déclin est l’ex-président du Syndicat national des antiquaires (SNA) qui a pris plusieurs mauvaises décisions sans être contesté par son entourage, terrorisé par son comportement autoritaire. Il a fallu des dépenses dispendieuses pour que la rébellion s’organise et qu’il soit débarqué. Cela fait bien longtemps que l’organisation de la Biennale – qui remplit les caisses du SNA – aurait dû être confiée à une société extérieure comme le font Les Ateliers d’art de France avec le salon Maison & Objet et éviter ainsi l’entre-soi de l’allocation des stands. Cela fait des années que la Biennale aurait dû passer sur un rythme annuel, plutôt que de laisser le terrain libre à la foire de Maastricht et bientôt à Frieze Master qui parviennent à présenter de la marchandise de qualité malgré leur annualité. La présence des joailliers n’est pas compatible avec la superficie du Grand Palais et brouille l’image de la foire qui est un actif majeur pour un tel événement. Les foires comme les astres peuvent aussi disparaître, aussi prestigieuses fussent-elles. La Grosvenor House Art & Antiques à Londres qui a fermé en 2009 au lendemain de sa 75e édition en est un bon exemple.
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Astre mort
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°420 du 3 octobre 2014, avec le titre suivant : Astre mort