Plusieurs ensembles importants de collectionneurs privés sont mis en vente, de Paris à New York, en passant par Londres.
PARIS, LONDRES, NEW YORK - Après un mois de septembre plutôt calme du côté des enchères, octobre s’annonce plus dynamique. Piasa, fraîchement installée rue du Faubourg-Saint-Honoré, organise plusieurs vacations dont une rétrospective du travail du sculpteur Pierre Sabatier (1925-2003) et une vente Art & Crafts – une première –, le 8 octobre. Le lendemain, Tajan se jette à l’eau et inaugure sa première vente dédiée à l’« Art urbain » tandis qu’Aguttes propose le 17 un pastel de Picasso, Nature morte, daté de 1921, provenant de l’ancienne collection André Level (est. 300 000 à 400 000 euros).
Toujours à Paris, lors des florilèges organisés du 24 au 29 octobre par Cornette de Saint Cyr dans ses nouveaux locaux, avenue Hoche (lire p. 27), L’Aurore, de Camille Claudel (vers 1893-1900 ?) est livrée aux enchères. Cette œuvre en marbre, estimée 2 à 2,5 millions d’euros, offerte par l’artiste à sa sœur Louise, est présentée pour la première fois sur le marché. Très attendue également, le 13 octobre à Londres, la vente par Christie’s de 44 œuvres issues de la collection Essl, conservées au musée du même nom (à Vienne en Autriche), pour une estimation globale de 40 à 60 millions de livres (50 000-75 000 millions d’euros) ; Sigmar Polke, George Baselitz et Gerhard Richter sont représentés. Le 27 octobre se tient chez Artcurial une vente monographique consacrée à Ron Arad, le designer israélien ; elle comprend 30 pièces, en écho aux trente ans de création de l’inventeur du « Design Art ».
Les temps forts ne manquent pas non plus en novembre. Profitant du salon Paris Photo qui se déroule au Grand Palais du 13 au 16 novembre, plusieurs maisons de ventes surfent sur l’événement. C’est le cas de Sotheby’s qui propose en date du 15 près de 400 lots provenant de la succession de Man Ray. Estimée plus de 2 millions d’euros, cette vente de photographies et films de l’artiste est la plus importante depuis vingt ans.
Point d’orgue du mois de novembre en France, la collection napoléonienne du Palais princier de Monaco est mise en vente les 15 et 16 par Osenat à Fontainebleau. Réunissant près de 1 000 lots, ce fonds a été constitué au début du XXe siècle par le prince Louis II (1870-1949), passionné par l’Empire. Avis aux amateurs puisque le légendaire chapeau de l’Empereur en feutre noir fait partie de la vacation (est. 300 000 à 400 000 euros). Sur cette lancée, le lendemain, Artcurial cède un ensemble d’œuvres sur papier de Pierre François Léonard Fontaine (1762-1853), l’architecte de l’Empire dont le nom est indissociable de celui de son ami Charles Percier. La maison aura dispersé auparavant, les 3 et 4 novembre, la collection Bourrelier d’arts de l’Islam et d’art précolombien.
Cet automne, les regards se tourneront aussi vers New York, qui ne manque pas d’attraits (lire p. 26). Sotheby’s dispersera en plusieurs vacations la collection de Mrs Paul Mellon, constituée de plus de 2 000 lots pour une estimation au-delà de 100 millions de dollars (76 millions d’euros). Le produit de la vente des œuvres d’art, mobilier et bijoux sera reversé à la Gerard B. Lambert Fundation, créée par Mrs Mellon en mémoire de son père.
« Le Printemps » de Manet livré aux enchères
Le 5 novembre, lors de la vente du soir d’art impressionniste et moderne, Christie’s propose Le Printemps (1881) d’Édouard Manet, estimé 25 à 35 millions de dollars (19 à 27 millions d’euros). Mise pour la première fois sur le marché – elle était conservée depuis plus d’un siècle dans la même collection –, l’œuvre n’est cependant pas inconnue du public puisqu’elle était en dépôt depuis vingt ans à la National Gallery of Art de Washington. Le 11, Sotheby’s cède la collection d’art africain de Myron Kunin, homme d’affaires et collectionneur américain disparu l’an dernier. Quelque 190 lots sont attendus pour une estimation initiale de 20 à 30 millions de dollars, dont une statue Sénufo (Déblé), estimée plus de 5 millions de dollars.
Selon la tradition, nombreuses sont les ventes de prestige organisées au mois de décembre, telle celle de la collection Wolf chez Artcurial dont la dispersion avait été annulée en 2012 : art moderne, livres anciens, art de l’Islam et cuillers africaines sont au programme, avec prsè de 300 lots pour une estimation de 3,5 à 4,5 millions d’euros.
Le 3 décembre à Londres, lors des grandes ventes de peinture ancienne, Christie’s cède Rome, depuis le Mont Aventine (1835), de Turner, tableau conservé depuis cent trente-six ans dans la collection Rosebery (est. 15 à 20 millions de livres, 19 à 25 millions d’euros), alors qu’à New York, les 11 et 12, Sotheby’s disperse 175 photographies de la collection Howard Stein pour une estimation très élevée, soit 13 à 30 millions de dollars.
Il faut attendre encore un peu pour connaître les lots phares des ventes en Asie.
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Un semestre riche en collections
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°419 du 19 septembre 2014, avec le titre suivant : Un semestre riche en collections