Art contemporain

Trois œuvres de Banksy consacrées aux migrants à Calais

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 14 décembre 2015 - 497 mots

CALAIS

CALAIS (NORD-PAS-DE-CALAIS) [12.12.15] - Banksy, considéré comme l'un des plus grands artistes de street art, a réalisé trois œuvres consacrées aux migrants à Calais, deux en centre-ville et une dans la « Jungle », a constaté samedi un photographe de l'AFP.

A l'entrée de la "Jungle", la première œuvre du Britannique, qui cultive le secret, représente le créateur d'Apple Steve Jobs (1955-2011), qui porte un baluchon sur son épaule gauche et un ordinateur caractéristique des années 1980 de la main droite, à côté de plusieurs tentes où vivent quelques-uns des 4.500 migrants du campement.

Samedi matin, des migrants soudanais appréciaient l'œuvre réalisée sur un pylône de la rocade menant au port de Calais, sans toutefois savoir qui étaient Banksy et Steve Jobs, a constaté un photographe de l'AFP.

Dans un communiqué, Banksy explique avoir représenté l'entrepreneur américain en raison de ses origines syriennes.

"On nous fait souvent croire que l'immigration est une perte pour les ressources d'un pays mais Steve Jobs était le fils d'un immigré syrien. Apple est la société qui dégage le plus de bénéfices, et qui paye plus de sept milliards de dollars d'impôts, mais cela a pu être le cas seulement parce qu'un homme venu de Homs a pu entrer (aux Etats-Unis, ndlr)".

En centre-ville, non loin du beffroi de l'hôtel de ville, Banksy, habitué à mêler humour et irrévérence, militantisme et poésie dans une critique souvent acide des sociétés occidentales, a représenté un pastiche de la célèbre toile "Le radeau de la méduse" du peintre français Géricault (1791-1824). Mais à la place du navire "l'Argus", qui avait secouru les quelques rescapés du naufrage tragique de la "Méduse", figure un car-ferry, semblable à ceux qui effectuent quotidiennement les liaisons entre Calais et Douvres, mais qui restent inaccessibles aux migrants.

Devant la peinture murale, une petite dizaine de badauds et de journalistes prenaient des photos de l'œuvre d'environ un mètre sur un mètre, qui était déjà légèrement dégradée, selon un photographe de l'AFP.

La dernière réalisation, en noir et blanc comme celle du centre-ville, a été faite sur un poste de secours de la plage de Calais et représente un enfant les cheveux au vent regardant avec une longue vue vers les côtes de l'Angleterre, avec un oiseau posé dessus - vraisemblablement un corbeau - ainsi qu'une valise à ses pieds.

L'œuvre, dont la photo était diffusée sur le site officiel de l'artiste, était recouverte par une planche de bois, a également constaté un photographe de l'AFP et n'était pas visible.

"On a décidé de protéger les œuvres de l'artiste", a indiqué samedi le service de presse de la mairie Les Républicains (LR) de Calais à l'AFP.

"Vendredi vers 18H00, on a été informé de la présence d'au moins trois œuvres et la maire Mme Bouchart a demandé aux services techniques de les protéger, sans doute avec des plexiglas", a indiqué la même source, précisant que la planche de bois était peut-être temporaire.

Les œuvres de Banksy peuvent valoir plusieurs centaines de milliers d'euros.

Légende photo

Banksy, We're not all in the same boat, inspiré du Radeau de la Méduse (1818-1819) de Géricault, sur un des murs de la ville Calais, décembre 2015 © photo banksy.co.uk

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